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Les Grévistes de Morila
14 mars 2009

Journée citoyenne des grévistes de Morila associés aux travailleurs licenciés de l'huicoma à Koulikoro

Déclaration de la journée citoyenne sur Huicoma et Morila SA

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Vu l’inaction de l’Etat malien face aux différentes irresponsabilités prisent par les entreprises privées, les travailleurs licenciés de l’Huicoma et les grévistes de Morila joignent leurs luttes et gagnent en force. Les ouvriers ont droit aux meilleures conditions de travail dans le respect le plus simple des droits des travailleurs. Ces droits ne sont pas respectés.


Huicoma une filiale de la CMDT elle-même privatisé depuis le vote de la loi de la honte à l’Assemblée nationale du Mali le 1er Août 2008. En 2005, le gouvernement du président ATT (Amadou Toumani Touré) a cédé HUICOMA au groupe Tomota (du nom de l’opérateur économique malien et dont la première dame Mme Lobo Touré est actionnaire)

250_DSC_0276HUICOMA, un patrimoine estimé à 26 milliards CFA lors de sa privatisation, est liquidé à 9 milliards de CFA avec une exonération d’impôts et de taxes pendant huit ans. Le groupe Tomota a licencié 411 ouvriers (Huicoma compte trois sites au Mali : une site basé à Kita, une autre à Koutiala, la plus grande à Koulikoro) sans préavis ni droit dès 2005, mettant ainsi l’avenir de la région de Koulikoro en danger.

Les hommes au chômage, c’est les femmes et les enfants qui en font les frais. Toute la ville s’est reconvertie à des exploitants de sable, installés le long du fleuve Niger. Les travailleurs licenciés de Huicoma ainsi que les Grévistes de Morila subissent depuis des années l’injustice, la répression, l’intimidation pour avoir oser lutter pour que justice leur soit rendu.

En plus de la liquidation de l’école publique, de la santé publique pour des besoins de l’accumulation du capital, les autorités du Mali ont classé les travailleurs, les ouvriers, les paysans citoyens de seconde zone. Ils n’ont plus droit au chapitre. La bourgeoisie compradore les  a livré mains et pieds liés au capital financier et les opérateurs économiques.

250_DSC_0204Le régime laxiste du Président ATT accompagne ces bandits de grand chemin leur permettant ainsi de mettre en péril la vie des milliers des maliens. Koulikoro, une ville autre fois fierté de notre pays par les produits (savon – Koulikoro, soleil or, aliment bétail, crème de karité) est aujourd’hui devenue un cimetière à ciel ouvert. Les hommes licenciés, les femmes divorcées, les enfants dans la rue telle sont les images de Koulikoro d’aujourd’hui.

Pour dénoncer l’intolérable, les licenciés ont voulu se faire entendre par les voies dites légales devant les tribunaux. Pendant des années de report en report, la justice corrompue a déclaré la plainte des licenciés « irrecevable ».

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Les travailleurs de l’usine de Koulikoro et les travailleurs de la mine de Morila subissent le même sort. En une année, la SOMADEX (une filiale du Bouygues)  a exploité 83,160 tonnes d’or, accompagné de son lot de chantage des ouvriers et d’intimidation, du non respect des contrats, des CDI transformés en CDD violant ainsi le cahier de charge.  

 

Des ouvriers en CDI ont été licenciés sur la base de CDD sans indemnité. Les cadres de la compagnie sont confortablement installés (maison avec piscine) tandis que les ouvriers et les villageois font comme ils peuvent, dans des baraques ou dans la campagne environnante. Il n’ y a pas d’accès à l’eau pour les ouvriers et les paysans du lieu, juste 3 à 4 points d’eau non traitée ; l’eau est polluée, du fait de l’exploitation minière, de la cyanure, à l’arsenic et au plomb. Les mines à ciel ouvert ont créé des collines artificielles qui s’éboulent, il n’y a pas eu de restructuration des souterrains.

Les eaux et terres alentour sont polluées. Du bétail meurt et les hommes sont aussi décédés. L’Etat malien premier responsable de cette situation ne gagne que 20% de l’or et il n’ y a aucune retombée pour les populations.

Après avoir connus la prison, la répression, l’intimidation et la calomnie, entre autres moyens préférés de la Somadex, filiale du Bouygues, contre les grévistes de Morila, la justice de l’Etat malien s’est auto proclamée « incompétente » pour juger l’affaire de Morila. Cela lui aura prit une année entière avant de s’en rendre compte !

Toutes ces privatisations et bradages des sociétés et entreprises d’Etat ont entraîné dans leur sillage des conséquences sociales et économiques qui échappent à toute analyse.

La Somadex et le Groupe Tomota sont au dessus de tout soupçon malgré les preuves palpables qu’ils laissent dans leur sillage.

250_DSC_0309Nous interpellons les pouvoirs publics pour qu’ils prennent favorablement position face aux problèmes de Huicoma et Morila. Pour celui qui connait le poids de la filière coton et de l’or dans notre économie nationale.

 

Huicoma et Morila ne peuvent être laissé à des multinationales et des opérateurs économiques qui mettent en péril le devenir de centaines de travailleurs et fragilisent des secteurs importants de notre économie nationale.

 

N’oublions jamais que l’histoire des peuples est l’histoire de la lutte émancipatrice des travailleurs. Les vérités cachées de la privatisation de Huicoma et Morila apparaîtront au grand jour.

 

Ce jour là, le peuple souverain saura se réapproprier ce dont il a été spolié.

 

 

 

 

Koulikoro, le 14 février 2009

Ont signé

Pour le Mouvement des Sans Voix/ Réseau No Vox

Tahirou BAH

Pour les Grévistes de Morila

Fassery Traoré

Pour les Collectif des travailleurs licenciés de Huicoma

Ibrahima Diarra

 

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