Journée citoyenne des grévistes de Morila associés aux travailleurs licenciés de l'huicoma à Koulikoro
Déclaration de la journée citoyenne sur Huicoma et Morila SA
Vu l’inaction de l’Etat malien face aux différentes irresponsabilités prisent par les entreprises privées, les travailleurs licenciés de l’Huicoma et les grévistes de Morila joignent leurs luttes et gagnent en force. Les ouvriers ont droit aux meilleures conditions de travail dans le respect le plus simple des droits des travailleurs. Ces droits ne sont pas respectés.
Huicoma une filiale de la CMDT elle-même privatisé
depuis le vote de la loi de la honte à l’Assemblée nationale du Mali le 1er
Août 2008. En 2005, le gouvernement du président ATT (Amadou Toumani Touré) a
cédé HUICOMA au groupe Tomota (du nom de l’opérateur économique malien et dont
la première dame Mme Lobo Touré est actionnaire)
HUICOMA, un patrimoine estimé à 26 milliards
CFA lors de sa privatisation, est liquidé à 9 milliards de CFA avec une
exonération d’impôts et de taxes pendant huit ans. Le groupe Tomota a licencié 411
ouvriers (Huicoma compte trois sites au Mali : une site basé à Kita, une
autre à Koutiala, la plus grande à Koulikoro) sans préavis ni droit dès 2005,
mettant ainsi l’avenir de la région de Koulikoro en danger.
Les hommes au chômage, c’est les femmes et
les enfants qui en font les frais. Toute la ville s’est reconvertie à des
exploitants de sable, installés le long du fleuve Niger. Les travailleurs licenciés de Huicoma
ainsi que les Grévistes de Morila subissent depuis des années l’injustice, la
répression, l’intimidation pour avoir oser lutter pour que justice leur soit
rendu.
En plus de la liquidation de l’école
publique, de la santé publique pour des besoins de l’accumulation du capital,
les autorités du Mali ont classé les travailleurs, les ouvriers, les paysans
citoyens de seconde zone. Ils n’ont plus droit au chapitre. La bourgeoisie
compradore les a livré mains et pieds
liés au capital financier et les opérateurs économiques.
Le régime laxiste du Président ATT
accompagne ces bandits de grand chemin
leur permettant ainsi de mettre en péril la vie des milliers des maliens. Koulikoro,
une ville autre fois fierté de notre pays par les produits (savon – Koulikoro,
soleil or, aliment bétail, crème de karité) est aujourd’hui devenue un
cimetière à ciel ouvert. Les hommes licenciés, les femmes divorcées, les enfants
dans la rue telle sont les images de Koulikoro d’aujourd’hui.
Pour dénoncer l’intolérable, les licenciés
ont voulu se faire entendre par les
voies dites légales devant les tribunaux. Pendant des années de report en report, la justice corrompue a
déclaré la plainte des licenciés « irrecevable ».
Les travailleurs de l’usine de Koulikoro et les
travailleurs de la mine de Morila subissent le même sort. En une année,
Des ouvriers en CDI ont été licenciés sur la
base de CDD sans indemnité. Les cadres de la compagnie sont confortablement
installés (maison avec piscine) tandis que les ouvriers et les villageois font
comme ils peuvent, dans des baraques ou dans la campagne environnante. Il n’ y
a pas d’accès à l’eau pour les ouvriers et les paysans du lieu, juste 3 à 4
points d’eau non traitée ; l’eau est polluée, du fait de l’exploitation
minière, de la cyanure, à l’arsenic et au plomb. Les mines à ciel ouvert ont créé des collines
artificielles qui s’éboulent, il n’y a pas eu de restructuration des
souterrains.
Les eaux et terres alentour sont polluées. Du
bétail meurt et les hommes sont aussi décédés. L’Etat malien premier
responsable de cette situation ne gagne que 20% de l’or et il n’ y a aucune
retombée pour les populations.
Après avoir connus la prison, la répression,
l’intimidation et la calomnie, entre autres moyens préférés de la Somadex,
filiale du Bouygues, contre les grévistes de Morila, la justice de l’Etat
malien s’est auto proclamée « incompétente » pour juger l’affaire de
Morila. Cela lui aura prit une année entière avant de s’en rendre compte !
Toutes ces privatisations et bradages des
sociétés et entreprises d’Etat ont entraîné dans leur sillage des conséquences
sociales et économiques qui échappent à toute analyse.
La Somadex et le Groupe
Tomota sont au dessus de tout soupçon malgré les preuves palpables qu’ils
laissent dans leur sillage.
Nous
interpellons les pouvoirs publics pour qu’ils prennent favorablement position
face aux problèmes de Huicoma et Morila. Pour celui qui connait le poids de la
filière coton et de l’or dans notre économie nationale.
Huicoma
et Morila ne peuvent être laissé à des multinationales et des opérateurs
économiques qui mettent en péril le devenir de centaines de travailleurs et fragilisent
des secteurs importants de notre économie nationale.
N’oublions
jamais que l’histoire des peuples est l’histoire de la lutte émancipatrice des
travailleurs. Les vérités cachées de la privatisation de Huicoma et Morila
apparaîtront au grand jour.
Ce
jour là, le peuple souverain saura se réapproprier ce dont il a été spolié.
Koulikoro,
le 14 février 2009
Ont signé
Pour le
Mouvement des Sans Voix/ Réseau No Vox
Tahirou BAH
Pour les
Grévistes de Morila
Fassery
Traoré
Pour les
Collectif des travailleurs licenciés de Huicoma
Ibrahima
Diarra